Nouvelle fable

4 février 2015

 

 

LES DEUX  VIEUX ET LEURS ENFANTS

 

 

Trois enfants convoitaient,  ingrats

         De leurs parents l’héritage.

Attendre plus longtemps leur paraissait peu sage,

Pourquoi donc attendre de ces vieux le trépas?

 

             Ils se mirent d’accord

Pour abréger des malheureux l’inutile vie.

- Ils ont sur cette terre bien assez servi

Et méritent bien le repos de la mort ,

Vivre trop longtemps est un bien triste sort !

 

Mais comment ferons-nous pour les y pousser

          Ils ne semblent pas pressés

Et ils sont encore en excellente santé!

 

Le plus sinistre des trois enfants 

Aux deux autres sa stratégie proposa

-Il  existe des lieux faits pour cela,

Une maison de retraite fera l’affaire,

   Voilà la façon de s’en défaire

 

D’une voix mielleuse on commença

A se préoccuper de la santé

Des pauvres vieux qui jusque-là

En excellente santé vivaient.

 

Ce ne furent que préoccupations fielleuses

Qu’empressements , que paroles mielleuses

Les protéger devint mission impérieuse,

De ces enfants aux âmes délicieuses !

 

             Ils firent tant et tant

Qu’ils rendirent malades leurs parents.

Exaltés par leur diabolique prouesse,

En maison de retraite les mirent en vitesse.

Bientôt de tristesse les pauvres vieux moururent

Enterrés vivants par leur propre progéniture!

 

          Prenez garde enfants ingrats

          Vos enfants aussi seront là

Pour vous pousser avant l’heure au trépas,

           Votre exemple ils suivront,

Sans honte ni remords ni compassion.